Interactivité et collaboration : une histoire de cœur

Janine Saunders viendra présenter son prochain projet avec l’artiste Lance Weiler dans le cadre du FNC. Robot heart stories est un projet qui propose à deux classes d’élèves, une à Montréal et l’autre à Los Angeles, de travailler ensemble afin de permettre au robot de traverser le continent pour monter dans une fusée (une vraie!) et retourner chez lui.

Ce parcours qui allie mathématique, écriture collaborative et science est rendu possible grâce à une équipe qui se déplacera sur les traces du récit imaginé par les jeunes pour prendre en photo le robot dans son environnement. Une équipe d’animateurs et d’artistes permettront de rendre vie à l’imagination des jeunes.

Je ne crois pas qu’il me soit utile, ici, d’argumenter sur la nature de la collaboration dans ce projet. De toute évidence, la collaboration et l’interactivité sont au centre même de ce que veulent mettre sur pied Janine Saunders et Lance Weiler. Je crois plutôt que leur projet montre à quel point les technologies actuelles permettent de plus grandes collaborations entre des individus de différents horizons et comment cette mise en commun d’efforts virtuels peut avoir des impacts positifs.

Dans une entrevue qu’il a accordée à Henry Jenkins lors de la sorte de son dernier livre, Frank Rose a dit une phrase très simple, mais qui représente bien le paradoxe dans lequel existent les industries culturelles. « Before culture became a consumable, it was something people shared. »

Je pense qu’ici, il ne faut pas entendre « partage » uniquement dans un angle d’échange d’un bien (culturel – une définition popularisée par les réseaux sociaux), mais aussi dans la perspective d’un espace commun. Partager la culture, c’est d’abord trouver un lieu collectif où l’on sait que ceux avec qui on le partage sont sur la même longueur d’onde.

Le projet de Janine Saunders est noble en ce sens. Auparavant, les lieux communs étaient physiques. De l’agora des grecs au distributeur d’eau du bureau d’une entreprise, en passant par les romans, c’était la matérialité des endroits et des objets qui permettaient aux gens de partager une vision commune, de se conter et de construire des histories qui leur permettaient d’avoir une réalité partagée.

Aujourd’hui, l’information n’a plus de frontière et cette distribution des idées est de moins en moins confinée au fur et à mesure que le réseau s’étend. Lorsque le robot aura terminé son périple, ils le mettront dans une fusée dirigée vers l’espace pour amener avec lui les créations des jeunes afin que « chaque fois que les élèves lèveront leurs yeux vers le ciel la nuit, ils se rappelleront la distance incroyable qui peut être parcourue grâce à l’imagination. » L’objectif de Robot heart stories est de permettre à des étudiants de participer à un succès qui dépasse même « l’ultime frontière »… ensemble.

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